Certaines femmes courent après une sorte d'idéal de corps parfait toute leur vie, mais on ne sait pas vraiment ce qu'elles recherchent. La plupart du temps, les disgrâces dont elles se plaignent et qu'elles sont souvent les seules à repérer concernant moins la réalité du corps que des problèmes d'identité non résolus.
« Un corps mal aimé est un corps qui n'a pas été aimé », pour certains, un regard ou une parole de sa mère, par exemple peut bloquer dans une posture par rapport à son corps.
On sait aujourd'hui que notre image du corps est intimement liée à notre histoire personnelle. Un Moi dépourvu de ses défenses habituelles est fragile, son identité est vacillante et cette vulnérabilité se manifeste dans les troubles de l'image de soi, les complexes et le manque de confiance en soi. Une telle constitution du Moi résulte de failles précoces et génère une mauvaise perception de soi.
L'enfant se construit en fonction de la parole aimante de l'adulte, du regard et des caresses sécurisantes de la mère, mais aussi de l'attention et des paroles valorisantes du père, surtout pour la petite fille donc de la dose d'amour reçue ou non et ce, jusqu'à l'adolescence.
Si ces paroles ou gestes ont manqué, l'enfant devenu adulte aura quelques difficultés à se construire une image intérieure satisfaisante.
Certains seront dans une éternelle recherche d'amour, en quête d'un regard, celui qu'ils n'ont pas réussi à accrocher dans l'enfance
Ils altèrent la confiance en soi et nous empêchent d'avancer,
Les manifestations d'altération de la confiance en soi génèrent de vrais complexes. Un complexe est une focalisation obsédante et douloureuse de l'ensemble de ses pensées sur une partie du corps jugée disgracieuse ou sur une dimension de sa personnalité que l'on estime déplaisante. Il occasionne un grand mal-être.
Une bonne estime de soi suppose de faire taire cette voix toxique se traduisant par des phrases et pensées que nous nous adressons à nous-mêmes. Bon nombre d'entre nous se nourrissent d'un discours intériorisé durant l'enfance
Alors le corps, on ne le ressent pas. Lorsqu'on n'arrive pas à ressentir son corps on n'a pas de sensations, on est dans un corps étranger et le mental s'en ressent. .Certaines sont coupés en 2, le haut et le bas, elles le décrivent très bien.. « Il y a mon corps, et il y a moi » éternelle dualité
Comme disait Platon « l'être est coupé en deux, chaque partie n'a de cesse de pleurer l'autre. ».Pour retrouver cette belle harmonie corps mental, il s'agit avant tout de faire la paix avec ce corps car c'est pas lui que passe l'équilibre.
Si nous ressentons des sensations agréables, nous éprouvons un plaisir de vivre
Un travail de fond peut être nécessaire comme
La souffrance liée à l'image du corps est une vraie souffrance psychique et se traduit par moult complexes (voir ci-dessus) ou encore par des conduites d'évitement phobiques comme refuser systématiquement toutes les invitations, fuir les sorties, vivre en recluse, s'imposer un contrôle drastique sur le plan alimentaire, sombrer même dans des troubles du comportement alimentaire sévères : anorexie ou au contraire boulimie,
Commencer à s'accorder plus de bienveillance, à se donner à soi-même ce que l'on attend des autres, la véritable prévention commence par le soin que l'on s'accorde à soi-même.
Pour découvrir nos propres réponses, il importe de faire la paix avec notre corps car, à force de le voir difforme, nous finissons par le haïr. Faire la paix avec son corps ne signifie pas abdiquer, mais l'écouter, se réconcilier avec lui, plutôt que de continuer à le malmener.
La réconciliation avec son corps installe une sorte de dialogue permanent qui réclame une bonne dose de sincérité.
Savoir prendre soin de soi est aussi une vraie preuve d'amour : lorsqu'on a de l'estime pour soi, on est plus enclins à se prendre en main.
La sophrologie a un côté re- narcissisant. En état de relaxation, la personne vit une expérience très agréable faite de sensations, d'images positives et agréables. C'est donc une expérience riche en vécu positif et donc re structurante. Durant les exercices, on se centre d'abord sur sa respiration, c'est un bon entraînement pour parvenir à maîtriser ses réactions émotionnelles liées au stress, puis la détente corporelle arrive doucement, ainsi, on apprend à se réapproprier son corps, on apprend à l'écouter, à l'habiter, à l'aimer, le respecter pour en améliorer sa perception.
Nous sommes souvent les tristes locataires d'un corps que nous n'habitons pas. A force de le bâillonner, nous ne ressentons plus rien, il devient une vraie carapace
Voici quelques exercices très simples :
Travailler sur le toucher : appliquer par exemple une crème onctueuse avec la pleine conscience du geste afin de favoriser le toucher, la rencontre avec soi, avec son corps.
Traiter le corps avec plus de douceur et savoir reconnaître les messages qu'il nous envoie. (Fatigue, faim, stress..)
Apprendre à le bouger en douceur, à lui faire plaisir
Apprendre à dépasser le reflet du miroir pour prendre conscience de ce que l'on est vraiment
Faire bouger son corps demeure aussi la voie royale pour retrouver des sensations de bien-être. Les mouvements contribuent à accroître de manière sélective l'activité du système nerveux sympathique avec, comme conséquence, un meilleur contrôle sur la prise alimentaire et une augmentation des dépenses énergétiques.
Toutes ces activités recentrent sur le corps et le confirment dans son sentiment d'exister, elles exercent aussi un effet positif sur la restauration de l'image de soi
Nous n'avons pas tous les mêmes mensurations, la même couleur d'yeux ou le même profil, il est important d'entendre que nous avons le droit d'avoir des corpulences différentes et aussi le devoir de nous monter plus tolérants et plus bienveillants quant à nos désirs et nos attentes.
Entretien avec Isabelle Delaleu
Pour Vie Pratique Madame octobre 2009