MIEUX DORMIR, TOUT UN ARTL |
Pendant des années, les chercheurs ont considéré le sommeil comme un mystère. Si, dès le début du siècle, Sigmund Freud édifiait la « science des rêves » comme la voie royale de connaissance de l'inconscient, ce n'est que depuis une vingtaine d'années que la physiologie du sommeil est réellement connue. Pourtant, nous passons un tiers de notre vie dans cet état passif durant lequel corps et esprit sont déconnectés du monde extérieur où, néanmoins, plusieurs fonctions physiques et mentales continuent à ouvrer.
Phénomène spontané, le sommeil représente l'un des besoins fondamentaux de l'organisme ; il est un temps de repos indispensable pour récupérer physiquement et psychiquement. Sur le plan physiologique, il se caractérise par une modification de la conscience ; celle-ci se ferme au monde extérieur avec, en corollaire, une élévation importante du seuil de réponses aux stimuli externes.
Notre sommeil s'organise suivant une succession de quatre à six cycles par nuit. Nous alternons d'un stade à l'autre, passant graduellement d'un sommeil léger à profond, suivi d'un premier épisode de sommeil paradoxal. Chacun de ces cycles dure environ quatre-vingt-dix minutes.
Lors de l'endormissement, les ondes cérébrales se ralentissent progressivement. Cet état persiste entre deux et trente minutes selon les individus. Nous pénétrons dans la phase de sommeil léger où le corps se décontracte ; elle est suivie par un sommeil lent qui, au bout d'une vingtaine de minutes, cède la place au sommeil profond, puis très profond. Nous entrons alors dans la phase de sommeil paradoxal, au cours de laquelle l'activité du cerveau est aussi importante qu'à l'état d'éveil, bien que le corps soit endormi. Ce cycle durant lequel se produisent les rêves varie entre une heure et demie et deux heures. Nous nous réveillons durant quelques secondes pour nous rendormir immédiatement et recommencer un nouveau cycle de sommeil. Mais il arrive précisément qu'au cours de ce processus, nous subissions quelques perturbations. Le sommeil est sensible à tout changement et l'insomnie est souvent l'un des premiers symptômes à se manifester.
Une récente enquête de la Sofres révèle que 75 % d'entre nous souffrent de troubles du sommeil de manière épisodique et près de 20 % de façon chronique. Les insomnies sévères avec réveils multiples, prématurés, sans cause apparente, sont souvent le symptôme d'une problématique dont il nous faut déceler l'origine.
Aucune définition scientifique de l'insomnie n'est donnée ; psychiatres, médecins, pensent qu'il s'agit d'une modification qualitative ou quantitative du sommeil et admettent qu'il est impossible de tout expliquer. Ils évoquent un trouble lié à l'histoire de la personne, qu'elle seule est susceptible d'expliquer et de décoder.
Nombreux sont les facteurs susceptibles de nuire à notre sommeil : un environnement trop stressant, le poids des soucis ou de trop lourdes responsabilités ; certains évènements du quotidien aussi majorent nos tourments, agitent nos nuits et réduisent souvent notre temps de sommeil. Nous savons combien la qualité de notre sommeil est intimement liée à notre état émotionnel. Fatigue, crampes, peau fatiguée, muscles endoloris, autant de conséquences néfastes de nos nuits en pointillés où nous nous réveillons épuisés, avec la pénible sensation de ne pas avoir suffisamment récupéré. Ces désagréments finissent à la longue par retentir sur notre équilibre physique et psychique. Le manque de sommeil altère la santé physique et mentale et place l'individu dans un état de moindre résistance. De telles carences entraînent une diminution des défenses immunitaires et augmentent la vulnérabilité à certaines maladies.
Apprivoiser l'insomnie requiert un minimum de discipline : il suffit de quelques changements dans nos modes de vie pour rééduquer notre sommeil et créer des conditions propices à l'endormissement. Bien dormir est un art et comme tout art, il s'imagine, se crée, se compose, se recompose et se peaufine en accordant une attention particulière aux détails.
Dix conseils pour retrouver un bon sommeil
« Dormir c'est se désintéresser ! » alléguait Bergson, une manière de nous enseigner que l'insomnie n'a d'importance que celle qu'on lui attribue.Le meilleur somnifère serait, selon les dires d'un maître zen interrogé sur sa faculté de s'endormir n'importe où, la tranquillité de l'esprit. « J'ai confiance » a-t-il déclaré en souriant.
La vie et ses épreuves ont quelquefois un effet thérapeutique, même si l'on ne s'en aperçoit qu'a posteriori. Un changement d'environnement, de cadre de vie, d'ambiance, une rencontre amoureuse, un nouveau job, peuvent se révéler salvateurs et venir à bout de l'insomnie la plus tenace. Alors gardons confiance !
*Par Michèle Freud, Psychothérapeute et Directrice de Michèle Freud FormationsPartager ce dossier avec
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