Michèle FREUD
Psychothérapeute, Praticienne en EMDR et en thérapies brèves

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Un rempart contre la frustration

Paru dans "Avantages"

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Michèle Freud, psychothérapeute et consultante dans différents centres Minceur, dont Contrexéville Capitale de la Minceur. Elle est l'auteur d'ouvrages et de C.D. audio sur le poids dont « Mincir et se réconcilier avec soi » qui vient de paraître chez Albin Michel Elle anime régulièrement des séminaires et des conférences sur ce thème (www.michelefreud.com)


A. Comment nos premières tétées influencent-elles notre façon de manger adulte ?

Michèle Freud
Selon les psychanalystes, notre relation à la nourriture et au plaisir dépend en grande partie de la nature du lien tissé avec celle qui nous a nourri. Elle peut être révélatrice de nos carences, de l'absence de lien, du manque ou du trop plein aussi. Nos premières années sont donc marquées par ce que Sigmund Freud a nommé le « principe de plaisir » axé sur l'apaisement de nos besoins essentiels. Notre première rencontre avec la nourriture est liée à la satisfaction de téter, sucer, manger, avaler, incorporer. Ce contact originel avec l'aliment devant être rassurant, enveloppant, puisqu'il est étroitement associé à la mère.

A. En quoi les repas tout petit peuvent-ils aider à grandir ?

M.F. L'attente et l'absence sont des moments de frustration intense pour le nourrisson. Pour apprendre à les supporter, il disposera de tout un registre de représentations mentales, fantasmatiques. Si l'enfant est suffisamment accompagné par la mère, il pourra réguler cette phase d'insatisfaction. Dans la négative, il sera toujours dans l'attente, incapable de faire face à la frustration et surtout à la séparation On comprend l'importance de cette phase de satisfaction orale et de son sevrage dans le comportement de l'enfant qui va se construire en tant qu'adulte.

A. Peut-on changer, faire évoluer notre relation à la nourriture ?

M.F. Oui, pour cela, il s'agira de ne pas utiliser la nourriture comme fourre tout, en lieu et place de tout !
Manger constitue souvent un moyen de luter contre l'angoisse, la peur, l'insécurité, la pression du monde extérieur. La nourriture sert de rempart, de protection pour supporter des situations frustrantes ou de trop lourdes contraintes. Elle apparaît comme un moyen de défense, elle permet de lutter contre le stress, le vide. Il importe de faire la part des choses et de se demander : qu'el est mon besoin réel. Pour quoi je me nourris Ai-je vraiment faim ou suis-je en train de combler quelque chose qui me manque et quoi ?
Une fois cette clarification opérée, il y aura lieu de chercher comment répondre à ce besoin : si je mange pour me doper parce que je suis fatiguée, je décide plutôt de régir autrement, en me reposant par exemple.

Par Carole de Landtsherr.